1ère assemblée de tout le personnel du DIP

29 Août 2024 | Communiqués

 

Cet été a été riche en déclarations politiques sur l’école. Malgré les « belles » paroles, les enseignant·es ne sont pas dupes et il est clair qu’il n’est ni question d’améliorer les conditions de formation des élèves ni les conditions de travail du personnel enseignant. L’école ne peut et ne doit pas être un outil destiné à modeler les élèves au monde des entreprises, reproduire et justifier les inégalités sociales tout en faisant des économies sur le dos des élèves et du personnel. Les syndicats et les associations professionnelles réaffirment leur volonté de défendre une école publique de qualité, juste et solidaire, consciente des enjeux d’aujourd’hui et de demain.

 

Malgré un budget excédentaire de plus d’un milliard, le nouveau gouvernement mène depuis son entrée en fonction de nombreuses attaques contre l’école publique genevoise.

Au niveau de l’école primaire, la FEG se mobilisera évidemment autour de la formation initiale des enseignant·es que la loi 11926 adoptée le 2 février 2024 par le Grand Conseil prévoit de raccourcir d’une année. L’avenir de la formation se jouera dans les urnes le 22 septembre. La question de l’horaire scolaire constitue également un point d’attention soutenu de la SPG qui attend depuis des années de pouvoir retrouver la qualité d’enseignement et de collaboration perdues depuis l’introduction trop peu aboutie du mercredi matin.

L’OMP reste sous tension, notamment à cause de l’incapacité du DIP à trouver des locaux adaptés ou ne serait-ce que salubres pour les jeunes qui lui sont confié·es. Sans parler de l’augmentation conséquente du temps de travail qui se profile pour les enseignant·es et les éducateur·ices faisant fi des conditions de travail déjà particulièrement éprouvantes auxquelles sont soumis ces personnels depuis plusieurs années.

Au niveau du Cycle d’orientation, l’année va voir deux gros dossiers avancer. Le premier concerne la réforme du CO à venir, pour laquelle tous les intervenant·es s’accordent à dire qu’elle est nécessaire. Les contours de la réforme restent encore à être esquissés puis travaillés. La direction prise semble être favorable. Le second dossier concerne l’augmentation du temps d’enseignement au CO. Il se déroule à deux niveaux différents, au niveau du Conseil d’État avec la mesure économique pour augmenter ce temps de deux périodes et au niveau du Grand Conseil avec le PL12661 qui a été renvoyé en commission au mois de mars (+2 à +6 périodes d’augmentation).

Dans l’enseignement secondaire II, des économies dérisoires se poursuivent dans le pré-qualifiant et l’apprentissage. Alors que la Conseillère d’État prétend vouloir revaloriser la formation professionnelle, dans certaines filières, les exigences d’engagement ont été diminuées. Ainsi, au CFPP et à l’ACCES II, certain·es maître·sses d’enseignement professionnel ont été remplacé·es par des maître·sses de travaux manuels et de couture de l’enseignement obligatoire. A l’école de commerce, au lieu de maître·sses d’enseignement professionnel pouvant donner une large palette de cours et ayant une vision globale de la formation, sont aujourd’hui recruté·es des maître·sses de métier, confiné·es aux seuls ateliers pratiques. L’ECG et le collège seront bientôt touchés par ces économies malvenues, puisqu’en lieu et place de maître·sses d’enseignement général reconnu·es dans toute la Suisse, il est prévu d’engager des maître·sses d’enseignement de « disciplines spéciales » pour les cours des arts dramatiques, de technique de communication orale et de l’expression orale.

Les associations professionnelles et les syndicats s’inquiètent par ailleurs tout particulièrement :

– de la directive sur le temps de travail en cours d’élaboration qui pourrait augmenter significativement le temps de travail en présence et hors présence des élèves;

– du manque de place lié au manque de bâtiments; 

– des conditions de travail des élèves et des enseignant·es en temps de fortes chaleurs.

Ainsi, les attaques sont multiples et différenciées, mais c’est fondamentalement le principe même de l’école publique pour toutes et tous qui est progressivement attaqué et depuis la nouvelle législature beaucoup plus frontalement.

Heureusement, depuis plusieurs années et tout particulièrement l’an passé, une belle mobilisation des différents corps d’enseignement s’est mise en place pour défendre une école publique de qualité et équitable. C’est cette solidarité qu’il s’agit aujourd’hui d’élargir encore et de renforcer. Il est nécessaire de faire front commun pour faire entendre notre expertise sur l’école dans le débat public.

Pour toutes ces raisons, la FEG vous invite à la première assemblée de tout le personnel enseignant de l’école genevoise le jeudi 29 août au Palladium à 18h. Venez nombreux et nombreuses pour vous informer, faire entendre votre voix et envoyer un message fort aux autorités. Montrons que les enseignant·es font front commun pour défendre l’école publique !